Rosace Généralités - RNR

patrimoine de la réserve

Généralités

Paysages

 Le marais réserve des atmosphères variées et contrastées.
Roselière la plus vaste du département et pelouses sèches ou landes à genévriers qui s’étendent à flanc de coteau au-dessus des zones humides. 

Les zones humides, des eaux uniques

Tantôt lieux insalubres et délaissés, ces milieux ont été considérés comme lugubres (le diable et autres feux-follets y auraient rodé), nuisibles à l’homme en raison des épidémies de paludisme du XVIIIe siècle et inutiles à l’économie, car impropres à la culture et obstacles au progrès agricole ; le maître-mot était « assécher ».

Tantôt lieux de célébrations et d’exploitations, de nombreuses sources se sont vues attribuées des propriétés guérisseuses et mystiques tandis que les marécages prodiguaient des ressources gratuites comme les pâtures, le fourrage, le gibier et le poisson.

Que les zones humides prennent l’aspect d’une mare, d’un lac, du bras mort d’une rivière, d’un marais, de suintements dans une prairie ou encore d’une tourbière, un seul point commun les réunit toutes : l’eau !

Interface entre l’eau et la terre, elles sont définies dans le Code de l’Environnement (art. L211-1) comme des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles (qui aiment l’eau) pendant au moins une partie de l’année ».

L’existence des zones humides n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. De nombreuses menaces pèsent encore sur ces milieux : urbanisation, intensification de l’agriculture, pollution, espèces invasives, aménagement des cours d’eau, extraction… Plus de 50% des zones humides ont disparues au cours du siècle dernier en France.

La présence des zones humides,

une chance extraordinaire !

Les zones humides représentent des espaces aux enjeux majeurs pour la gestion de l’eau et l’équilibre naturel du territoire. En effet, elles remplissent des fonctions écologiques dont les bénéfices rendent services à l’homme :

1. Filtre naturel

Les eaux sont épurées et les particules en suspension sont retenues par la végétation hydrophile.

2. Éponge naturelle

La capacité des zones humides à retenir l’eau contribue à prévenir les inondations ou à l’inverse à atténuer les sécheresses. A plus large échelle, leur action intervient dans la régulation du climat (évaporation…)

3. Coeur de biodiversité

Les habitats si particuliers de ces espaces hébergent des espèces végétales et animales uniques inféodées à l’eau dont 30% des espèces menacées en France.

4. Ressources économiques

Diverses activités économiques s’activent comme l’élevage, la production fourragère, la sylviculture, la pisciculture.

5. Activités récréatives et touristiques

Les zones humides sont des lieux de vie et de loisirs pour l’homme tels que la randonnée, la chasse, la pêche.

6. Patrimoine paysager et culturel

Selon les territoires, les zones humides sont des symboles traditionnels et culturels, des marqueurs de l’histoire dont l’identité paysagère peut être forte.

Photographe : Jean-Baptiste Fages

Le saviez-vous ?

La protection et la gestion des zones humides sont ainsi aujourd’hui considérées comme d’intérêt général dans le Code de l’Environnement.

Histoire

d’eau et d’hommes

Le Marais de Bonnefont n’échappa pas aux grands projets d’assèchement qui eurent lieu dans toute la France.

Des documents référencent deux opérations d’assèchement du Marais de Bonnefont en 1763 et en 1853.

La tourbe, terreau riche des zones humides, fut ainsi exploitée pendant des années. La culture du chanvre y fut pratiquée pour la confection de draps dans les années 1910.

Les perspectives changèrent dans les années 60-70 où des projets d’aménagement du Marais de Bonnefont en plan d’eau touristique furent élaborés.

Heureusement abandonnés, la rareté de certains habitats et espèces sur le territoire quercynois motivèrent la demande de classement dès 1999.